« LES PAS FONT LE CHEMIN » (proverbe africain)
On peut dire que je suis tombée dedans quand j’étais petite !
Dans la famille, on était entouré de couturières ; c’était tout-à-fait normal
de fabriquer ses propres vêtements.
D’ailleurs, une fois par mois, Dora, une tante de ma mère, couturière,
venait chez nous rafistoler nos garde-robes et nous fabriquer ce
que l’on voulait. C’était quand-même un vrai luxe,
bien que je me demandais toujours : comment on peut passer sa vie assise
sur une chaise derrière une machine à coudre, ce n’est pas un destin ça !
Du côté de mon père, ce n’était pas mal non plus : toutes les dames étaient expertes
en broderie et en fabrication de dentelle au fuseau.
Pour moi, c’était le rêve ; j’étais toujours encouragée : j’adorais dessiner et fabriquer
des choses et j’avais une grande imagination.
Quand ma mère m’apprends à coudre sur sa machine, j’ai huit ans et un univers
s’ouvre devant moi ; je commence à fabriquer des vêtements de poupées pour mes copines voisines.
Pas encore majeure, je quitte la Hollande pour découvrir d’autres mondes. C’est en arrivant à
Paris que je rencontre une autre âme voyageuse : celui qui deviendra mon mari.
Avec lui je vais pas mal bourlinguer et surtout connaître le continent africain.
C’est sans aucun doute là que naît ma passion des textiles africains : les tissus ethniques, les wax,
les bazins, plus beaux et colorés les uns que les autres, avec des motifs sans cesse renouvelés.
Je suis impressionnée par ce savoir-faire et cette intelligence artistique.
De retour en France, grâce à la maîtrise de quatre langues et une formation, je deviens
secrétaire de direction auprès du pdg d’Europcar International. J’y reste huit ans.
Mais la fibre créative prenant le dessus, je démissionne et vais suivre
une formation de stylisme. Ce qui va me permettre de me concentrer sur mes passions :
le dessin, la peinture et la couture.
Maintenant capable de créer et fabriquer mes propres modèles, j’ouvre un atelier de couture.
Il se situe en haut d’une colline, où j ai la chance d’être entourée d’arbres,
à Palaiseau dans le sud-ouest de Paris.
Pour mes créations je peux puiser dans la superbe collection de tissus que j’ai constituée
petit à petit, aussi bien de tissus africains que d’autres fibres naturelles.
C’est la source de mon inspiration.
